samedi 20 juin 2009

Existe-t-il une évidence de gauche ?

Ce texte est la version longue de la carte blanche que je co-signe au nom du Ressort avec

Yannick Bovy, Didier Brissa, Isabelle Chevalier, Vincent De Raeve, Eric Jadot, Laurent Petit, Michel Recloux, et Olivier Starquit.

Elle a été publiée dans La Libre du samedi 20 juin 2009, pp.60-61 et reprise par la revue en ligne d'autres repères de juillet 2009

« A voté ». L’électeur a parlé, merci, revenez la prochaine fois. Et puis ? Quelles conclusions tirer d’un point de vue de gauche ? Le MR rate son (mauvais) coup et recule. Tant mieux. Le CDh consolide sa position chèvre-choutiste de droite. Pffff. Le Parti « socialiste » se la joue « Boudu sauvé des eaux », échappant à une claque que beaucoup redoutaient et qu’il n’aurait pas volée au regard de ses propres errements et de ses renoncements idéologiques. Ecolo, quant à lui, confirme la victoire annoncée.

Cette lame de fond verte, qui s’étend ailleurs en Europe, est un fait politique majeur. L’écologie politique, fruit d’une histoire récente et d’une créativité de terrain, pose de bonnes questions, différemment, et a incontestablement permis une très large prise de conscience face à l’urgence et aux enjeux écologiques. Elle est en outre, potentiellement, force de rupture face aux logiques libérales qui saccagent la planète et menacent l’humanité. Mais la question est de savoir si Ecolo, triomphant, voudra se saisir de l’occasion et peser de manière décisive (rêvons un peu : avec le PS ?) en faveur d’une telle rupture.

Passer dans le vert ? Chiche ! Mais sans une claire remise en cause de l’économie libérale, le changement de modèle souhaité et plus nécessaire que jamais tournera vite au ravalement de façade pâlichon et au constat : « Vous rêviez d’alternatives ? Vous remâcherez de l’alternance ».[1]


Absence d’alternative politique crédible

La campagne électorale a une nouvelle fois démontré l’absence de rupture dans les programmes des partis représentés au parlement et susceptibles de former une coalition. La campagne fut monopolisée par les petites phrases assassines et les « révélations » montées en épingle. Et ce, alors que les conflits et les drames sociaux sont en augmentation et que les enjeux politiques réels autour de la crise du capitalisme méritent une analyse et une attention autrement plus importante[2].

L’agitation médiatique a souvent couvert un vide programmatique de fond. Interpellant. Mais cela ne doit pas masquer la responsabilité des acteurs politiques : aucun des quatre partis de pouvoir, au niveau francophone, n’a avancé de projet de rupture réelle avec le système responsable de la crise économique, sociale, écologique. Les affiches de campagne en ont été l’exemple emblématique. A l’exception notable d’Ecolo et d’un révolutionnaire « tout le monde aime papa », aucun contenu sur les affiches.

Si l’on élargit le spectre d’analyse aux « petites listes », on se doit de reconnaître qu’une attention médiatique supérieure à celle des précédentes campagnes leur fut accordée. Mais elles partaient de tellement bas… Concentrons-nous sur les listes alternatives de gauche. Et déjà se pose une question : une dissidence du PS qui ne se situe pas en rupture programmatique et qui, pour faire un « coup » médiatique, recycle le mari d’Anne-Marie Lizin, est-elle à considérer comme une alternative de gauche ? Nous ne le pensons évidemment pas. Tout comme nous ne croyons pas qu’une sortie des régionalistes du PS, un temps envisagée et qui aurait reçu (hélas ?) un réel écho au sein de certains secteurs, notamment syndicaux, apporterait beaucoup aux luttes pour la justice sociale.

Reste alors la « Gauche de gauche », partie à l’abordage en ordre dispersé[3]. Et là, rebelote : en dépit de longues discussions, aucune unité n’a pu se réaliser (à l’exception notable de la constitution d’une liste plurielle à Bruxelles). Nous ne parlons même pas ici d’une fusion des différents groupes existants, mais simplement d’un front ou d’un cartel électoral. Résultat : hormis le PTB, qui double son score un peu partout et réalise quelques percées significatives, ce fut une Bérézina de plus.

Quel échec, et quelle occasion manquée que cette désunion de petites chapelles incapables de s’entendre, qui restent invisibles, inaudibles, et ne récoltent que des miettes…


Mais au fait, faut-il un nouveau parti de gauche unitaire ?

Quelle dynamique unitaire proposer aux femmes et aux hommes de gauche en quête d’alternatives au capitalisme ? Le Parti communiste joua longtemps un rôle important en Belgique par sa force politique et ses structures militantes. C’est d’un tel aiguillon dont la gauche a besoin aujourd’hui. Une force politique qui ouvrirait des horizons à un électorat en déshérence[4] et pourrait appuyer les militants syndicaux et les militants de gauche au sein du PS, d’Ecolo ou même du CDh. Pour voir le jour, cette force ne doit pas forcément passer par la fusion des petits partis existants. Les freins sont en effet moins de l’ordre des programmes que de l’analyse divergente de faits historiques et de querelles d’égos rédhibitoires.

L’échec récent d’Une Autre Gauche doit servir de leçon, tout comme celui, plus ancien, de Gauches Unies. Ce dernier, jamais vraiment digéré, pèse toujours, notamment à cause de la répression qui a suivi au sein des syndicats et de la déception des nombreux militants associatifs qui s’étaient impliqués. L’apparente perte de vitesse de l’altermondialisme en Europe plombe également l’imaginaire des contre-attaques possibles.

La création d’un nouveau parti n’est donc pas forcément la priorité[5], d’autant qu’elle repose les questions des structures, du pouvoir… interrogeant leur pertinence dans une perspective de changement profond vers une société d’égalité, d’émancipation et de justice sociale.

Rappelons, à titre d’exemple, qu’Ecolo est né de la fusion de mouvements environnementalistes à la recherche d’un débouché politique. La première étape n’est-elle donc pas aujourd’hui de reconstruire la gauche à la base, plutôt que de vouloir le faire par le haut ? Cette option nécessite une reconquête des esprits lobotomisés par des dizaines d’années de propagande pour un capitalisme débridé. Elle exige ainsi, notamment, de soutenir partout les personnes, les actes, les luttes qui osent questionner sans cesse les orientations, les discours et les pratiques des structures sociales dans lesquelles ils évoluent.

Ces multiples foyers de résistance à l’injustice, à la résignation, à la disparition progressive de l’esprit critique sont de nature à favoriser l’émergence d’une nouvelle force de gauche, fruit de la mise en réseau de ces micro-luttes, de ces multiples voix qui contestent les décisions hiérarchiques ou d’appareil et qui demandent sans cesse l’adéquation entre les paroles, les principes et les actes[6]. Tous ces militants critiques, bénévoles sur le terrain, travailleurs et délégués syndicaux combatifs… En bref, toutes ces personnes qui entretiennent, parfois inconsciemment, l’esprit de la Résistance et l’espoir d’une gauche de gauche.

L’évidence de la gauche est cette capacité de contestation, d’exercice du libre-examen et de l’esprit critique dans un but d’émancipation. Elle est vivante, combative, chez ces utopistes qui se refusent à tout fatalisme, à toute compromission avec les forces et les logiques de la droite, du libéralisme, au nom d’un pragmatisme dévoyé. C’est elle qu’il faut semer, cultiver, fortifier, partout et tout le temps, en se gardant bien de vouloir préalablement l’étiqueter et la canaliser. Ce qui n’enlève rien à l’urgence de son auto-organisation, afin d’être un jour – vite ! – capable de peser sur un échiquier politique bien plus préoccupé par la cogestion du capitalisme que par son dépassement


Notes

[2] Voir la carte blanche du front commun syndical, Plus de 300.000 manifestants à travers l’Europe. Et alors ? dans Le Soir du 27.05.09, p.17.

[3] Pour les lecteurs intéressés par ces différentes chapelles, voir Julien Dohet et Jean Faniel, La gauche radicale toujours en quête d’unité, in La Revue nouvelle n°5/6 de mai-juin 2009, pp.6-10.

[4] Ce 7 juin 2009, nos concitoyens ont émis 442.613 442.613 votes blancs ou nuls et 746.021 ne se sont pas présentés aux bureaux de votes (environ 9% des électeurs).

[5] Voir l’échec électoral du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) en France.

[6] Comme lorsque la FGTB wallonne lance très opportunément une campagne « Le capitalisme nuit gravement à la santé » mais finit, à l’approche des élections, par mettre en sourdine son indépendance syndicale et appeler à voter pour le PS…

lundi 8 juin 2009

la pensée contre-révolutionnaire

Cet article a été publié dans le n°376 du mois de juin 2009 du magazine Espace de libertés, pp.26-27

« La Révolution française fut un ensemble d’événements suffisamment puissant et universel pour transformer le monde de façon radicalement permanente, pour avoir introduit ou du moins nommé des forces qui continuent de le changer. (…) La Révolution française a permis aux hommes de prendre conscience du fait qu’ils peuvent changer le sens de l’histoire, leur offrant, soit dit en passant, ce qui reste à ce jour le slogan le plus puissant jamais formulé en faveur de la démocratie : Liberté, égalité, fraternité »[1].

C’est bien à ce changement radical en faveur de la démocratie que s’oppose toute une littérature et une pensée qui fait partie du corpus doctrinal de l’extrême droite[2]. Cette critique de la Révolution française est contemporaine de celle-ci, et remonte d’ailleurs même plus loin. Il s’agit plus fondamentalement d’une critique de l’héritage des Lumières et de toutes les avancées philosophiques et politiques qu’elles ont amenées. L’historien israélien Zeev Sternhell a, dans une véritable somme, analysé de manière très complète ce mouvement qui formera une réelle culture qui s’oppose au rationalisme et à une vision critique d’une société qui pourrait évoluer par l’action de ses membres[3]. Cette contestation de la Révolution Française et de son héritage évolue cependant depuis la fin de la guerre froide pour sortir des cercles réduits de l’extrême droite et se diffuser de plus en plus. Cette évolution est analysée par l’historien britannique J. Hobsbawm, l’auteur de la synthèse de référence L’Âge des extrêmes. Histoire du court XXe siècle parue chez Complexe en 1994, dans un livre qui regroupe trois de ses conférences[4]. Dans cet ouvrage il montre que l’héritage de la Révolution Française fut revendiqué par quasiment toute les composantes de la société française, à commencer par la bourgeoisie qui ira jusqu’à accepter et utiliser le concept de « Révolution bourgeoise ».

L’origine du « Terrorisme »

Si la chronologie et les apports globaux de la Révolution sont donc repris par l’essentiel des forces politiques, une période posera rapidement problème et sera contestée. Il s’agit de celle où Robespierre, à la tête des Jacobins, détient le pouvoir et que l’on connait généralement sous le nom de « Terreur ». L’historienne française Sophie Wahnich, dans un court essai stimulant, démontre combien cette période est indissociable de l’ensemble du phénomène révolutionnaire et en représente le moment où le peuple obtient le plus de place dans le processus décisionnel. C’est ainsi que les Thermidoriens instaurent le suffrage censitaire. Il s’agit donc de recontextualiser cette période : « « Terrorisme » et « terroristes » sont deux mots qui naissent avec Thermidor. Ceux qui voulaient fonder un nouvel espace politique et symbolique égalitaire sont les vaincus de l’histoire. (…) En inventant le néologisme de « terroriste », les thermidoriens n’ont pas seulement anthropologisé une violence qualifiée aussi de populaire, ils ont activement occulté ce qui avait assis sa légitimité en situation : un processus juridico-politique de responsabilité collective. En effet, le devoir d’insurrection faisait de chacun un veilleur qui devait soit s’insurger au risque de sa vie, soit prendre en charge les décisions de la Convention nationale »[5]. Mais pendant longtemps, seul cet épisode et les personnalités de Robespierre et Saint-Just posent problème.

Sophie Wahnich, tout comme Hobsbawm, souligne combien c’est en 1989 à l’occasion du bicentenaire de la Révolution Française – mais aussi la date de l’effondrement du « bloc soviétique » - que la contestation de l’héritage révolutionnaire va s’intensifier et s’étendre progressivement à la Révolution dans son ensemble. Une des explications se trouve dans l’histoire de la réception des idées révolutionnaires et dans les conséquences qu’elles auront car «ce qui a maintenu en vie la Révolution française en tant que point de repère politique, lui donnant ainsi un second souffle, fut sa place dans les débats internes de la Russie soviétique ». Ce n’est donc pas un hasard si, après la diabolisation totale de la Révolution de 1917, on s’attaque à ce qui fut son modèle principal. C’est ainsi qu’après Livre noir du communisme[6] on retrouve quelqu’un comme Stéphane Courtois parmi les auteurs du Livre noir de la Révolution française[7]. Ce gros livre est intéressant à plus d’un titre. Publié par la très catholique maison d’édition du Cerf, il constitue un réquisitoire à charge de l’ensemble de la Révolution française reprenant tous les arguments habituels, parfois même de manière caricaturale comme avec le texte du Père Jean Charles-Roux consacré au Dauphin et qui ne comprend pas la moindre mention d’une source justifiant le propos. Le livre réhabilite bien entendu les Vendéens, dénonce la confiscation des biens de l’Eglise… mais va plus loin car dans sa deuxième partie il remet en avant une série d’auteurs contre-révolutionnaire comme Jacques Bainville et Charles Maurras. Le propos est d’ailleurs clair dès l’avant-propos puisque les idées de ces auteurs y sont présentées comme éclairant « les temps totalitaires et démocratiques d’une manière aussi inattendue que pertinente ».

Ce livre n’est malheureusement pas anecdotique mais au contraire significatif et illustratif d’une production littéraire et historique qu’analyse Hobsbawm dans la troisième partie de son livre. Il s’agit donc bien d’une offensive idéologique qui vise, à travers des positionnements moraux décontextualisés faisant fi de l’Histoire au profit d’histoires[8], à contester les épisodes historiques qui visaient à émanciper le peuple. « Je ne doute pas que le jour où les causes de la Seconde Guerre mondiale ne seront plus identifiables, on écrira de merveilleuses histoires pleines de talent et d’amertume, parlant à son sujet de catastrophe inutile ayant causé plus de morts et de destructions que la Première Guerre, pour un résultat peu éloigné de ce qui aurait de toute façon fini par arriver. Il est évidemment plus facile d’envisager de tels événements si l’on ne cherche pas à les comprendre, ou si l’on ne se sent pas concerné par leur histoire. »[9]. Et posons-nous la question : n’est-on pas déjà très proche de ce jour quand on voit l’importance donnée au 8 mai en Belgique ou le vote au parlement européen ce 2 avril 2009 par 553 votes pour (dont les partis verts et la quasi totalités des sociaux-démocrates), 44 contre et 33 absentions d’une résolution réhabilitant les vaincus de la seconde guerre mondiale, soit les Fascistes de tout bord, et condamnant une des composantes du camp des vainqueurs, soit les Communistes ?

Mais de manière plus globale, n’est-ce pas la place du peuple et de sa possibilité de maîtriser son destin qui est la vraie question au cœur de ces remises en causes ? Ne serait-ce pas cet aspect qui explique le rejet et la condamnation des périodes où il joua un rôle de premier plan ? Est-ce tellement un hasard si ce type de livre arrive à une époque où l’on préfère la « gouvernance » et les « technocrates » à un approfondissement de la démocratie ? Cela nous ramène à l’analyse d’Annie Collovald de la notion de populisme : « (…) Avec le populisme, il est bien question du peuple, mais d’un peuple réduit au statut de problème et refait par les préjugés d’une élite sociale et pour les besoins de la cause néolibérale qui projette la construction d’un avenir radieux, conduit par la mondialisation des logiques financières, contrôlé par des experts (…) Le peuple doit être méprisé et méprisable pour que se réalise l’utopie conservatrice du néolibéralisme rêvant d’une démocratie dépeuplée et réservée à une étroite élite « capacitaire » »[10]. Pour conclure, nous poserons donc la question de savoir si cette offensive idéologique contre la Révolution Française, qui ne se limite plus à sa période la plus radicale, n’est pas tout simplement une offensive contre la Démocratie. Car, pour reprendre la conclusion du livre de Zeev Sternhell déjà cité : « Pour éviter à l’homme du XXIe siècle de sombrer dans un nouvel âge glacé de la résignation, la vision prospective créée par les Lumières d’un individu acteur de son présent, voire de son avenir, reste irremplaçable »[11]

NOTES

[1] Hobsbawm, Eric J. Aux armes historiens. Deux siècles d’histoire de la Révolution française, Paris, La découverte, 2007, p.122.

[2] Voir à ce sujet plusieurs textes de notre chronique dans Aide-Mémoire disponible sur Internet :

[3] Sternhell, Zeev, Les anti-Lumières. Du XVIIIe siècle à la guerre froide (coll. L’espace politique), Paris, Fayard, 2006, 590 p.

[4] Hobsbawm, Eric J. Aux armes historiens. Deux siècles d’histoire de la Révolution française, Paris, La découverte, 2007

[5] Wahnich, Sophie La Liberté ou la mort. Essai sur la Terreur et le terrorisme, Paris, La Fabrique, 2003, p.94-95.

[6] Le livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression, Paris, Robert Laffont, 1997, 846p.

[7] Escande, Renaud (sous la direction de), Le livre noir de la Révolution française, Paris, éditions du Cerf, 2008, 882p.

[8] Le film Marie-Antoinette de Sofia Coppola illustre également ce courant.

[9] Hobsbawm, op.cit. p.109.

[10] Annie Collovald, Le « Populisme du FN ». Un dangereux contresens. Broissieux, éditions du Croquant, 2004, p.234. Voir aussi l’article d’Olivier Starquit, Un plaidoyer pour le populisme in Aide-Mémoire n°48 d’avril-mai-juin 2009, p.5-6.

[11] Sternhell, Zeev, Les anti-Lumières… op.cit., p.580

dimanche 7 juin 2009

Solidarité avec les sans papiers

Depuis ce samedi 6 juin 2009 des sans papiers occupent la gare désaffectée de Bressoux. Il se fait que j'habite à 100 mètres de cette gare qui, si elle n'a plus de guichets ni de cafétaria, reste un arrêt très fréquenté le matin et le soir. En effet, la gare de Bressoux est située sur l'axe qui va à Visé et Maastricht et un train s'arrête toutes les heures. Ce train est un direct vers Bruxelles. De nombreux navetteurs prennent donc le train à Bressoux et sont une heure après à Bruxelles. Pour une histoire de cette gare, voir l'article de Pierre Eyben dans Le chainon manquant, l'organe d'Urbagora
Mais revenons au plus important : l'occupation décidée par les sans papiers. Hier ils se sont donc installés. Nettoyage de la gare, réactivation de l'eau et de l'électricité...
Comme le communiqué ci-dessous l'indique, ils ont besoin de pas mal de choses. Actuellement ce sont les matelas qui manquent le plus. Et des couvertures car ce début juin est frais...

"Depuis 11 heures ce matin, une cinquantaine de sans-papiers occupent l'ancienne gare de Bressoux. Cette occupation est une action politique destinée à attirer l'attention de nos gouvernants sur la situation dramatique vécue par les sans-papiers au quotidien. En effet, ils attendent la réalisation de l'accord de gouvernement décidé il y a presque deux ans. Ne sachant plus d'où attendre une régularisation promise depuis trop longtemps, ils ont décidé de s'installer dans la salle d'attente de l'ancienne gare.Surréaliste ? Pas plus que la politique migratoire belge. Exagéré ? Pas plus que les promesses non tenues du Gouvernement. La gare de Bressoux vient donc de se transformer en centre social où sans-papiers, belges et étrangers avec papiers peuvent de rencontrer, partager des activités et faire ensemble divers ateliers... Dans tous les cas, attirer l'attention du Gouvernement et de la population dans l'attente de la régularisation qui les transformera en êtres humains comme les autres, comme vous, comme nous...
Vous êtes donc les bienvenu-e-s (terminus bus 18 et 17, mais aussi arrêt "grotte du Bouxhay" des bus 69, 67, 60/, 140), dès ce soir, à 18h où un souper public sera organisé, soirée de fête et de lutte en même temps, soirée de solidarité. Amenez avec vous svp de quoi aider à l'installation et à l'occupation du lieu: matelas, couvertures, draps de lit, matériel de cuisine (couverts, assiettes, casseroles, verres, thermo de café,...) mais aussi matériel sanitaire et de nettoyage (papier toilettes, essui-tout, essuis de cuisine, seaux, raclettes, brosses...) ou de "bureau" (bics, papier, ciseaux, punaises, crayons, marqueurs,...), etc.
Et puis n'hésitez pas à passer dire bonjour, boire un café ou un thé...
Soutiens aux sans-papiers!". Voir aussi le site de l'OSP

J'actualise ce message régulièrement par des liens sur les échos médiatiques :
. Le récit de l'occupation par Indymedia
. La Libre Belgique du 06.06
. La Meuse du 06.06. Avec comme d'habitudes les réactions racistes et inacceptables (du style : "Bientot on aura un jour de congé supplémentaire;le jour de l'ouverture de la chasse aux maroufs" ou " Qu'ont les mettent dans des wagons a bestiaux et retour chez eux....") non modérés par un journal qui ne prend ici pas ses responsabilités. A quand une action en justice sur base de la loi Moureaux ?
. RTL-Tvi du 06.06
. Un article du PSL du 09.06
. La Gauche, organe de la LCR du 16.06
. Le Soir du 18.06
. RTC du 18.06
. RTC du 20.07 sur la projection du film Le silence de Lorna
. RTC du 04.08 et les liens suivants abordent la situation après deux mois d'occupation et montrant combien la situation est gérée différemment à Liège qu'à Bruxelles (voir ici)
. Le Soir du 05.08
. La Libre du 05.08
. La Meuse du 05.08
. Le Soir du 08.09 sur la décision de certains des occupants de la gare de faire une grève de la faim devant leur incertitude face à la procédure de "régularisation". A noter que le dossier est bien suivi par les médias.
. RTC du 09.09
. RTC du 10.09 concernant la préparation d'un film sur la situation des sans-papiers
. La Meuse du 23.09 sur la visite de solidarité effectuée par le chanteur Bernard Lavilliers
. 7 sur 7 sur le même sujet
. RTL pour une vidéo de cette visite
. RTC du 31.12.09 sur la prolongation de l'occupation